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(Années
2000)-(Années
90)-(Années
80)
2000
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Lauréate :
Esther Rochon
pour Or (roman) |
Finalistes :
Joël Champetier pour L’Aile du papillon
(roman)
Yves Meynard pour Le Livre des chevaliers (roman)
et Soldats de sucre (nouvelle)
Membres du jury :
Réginald Hamel Élisabeth Vonarburg
Andrée Laurier
Francine Pelletier
Michel Lamontagne
Bourse : 2 500 $
Commanditaire : Fédération
des Caisses populaires Desjardins de Québec
Québec, 14 avril 2000. - Or constitue le cinquième
tome de la série Les Chroniques infernales amorcée
en 1995. Le jury a apprécié le paradoxe de ce roman
où coexistent profondeur et légèreté,
horreur et rédemption, culpabilité et pardon, mélanges
qui sembleraient devoir être instables mais ne le sont pas.
Dans des Enfers résolument non chrétiens, des fourmis
tourmenteuses se rebellent, des damnés-larves monstrueuses
travaillant à leur salut deviennent des maisons symboliques,
mais on visite aussi avec les yeux de la mémoire d’anciens
lieux perdus où l’on s’est retrouvé autrefois
en exil, prêt à mourir de sa propre main...
Le jury a aussi souligné la grande richesse symbolique du récit,
qui transcende la douleur et le manque pour redéfinir l’être,
et dont l’étrange familiarité résonne obstinément
après qu’on a refermé le livre. Montréal,
lieu réel, est un point de contact avec ces enfers, et la source
de réflexions sociologiques et politiques d’une terrible
lucidité ; et Vrénalik, lieu imaginaire au décor
pourtant si précisément évoqué, est à
la fois son ombre et son reflet... Imaginaire et réalité
dansent ensemble en équilibre sur un fil, portés par
une prose d’une fausse simplicité qui ouvre des trames
parallèles subtiles.
2001
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Lauréat :
Jean-Louis Trudel
pour Guerre pour un harmonica et Nigelle
par tous les temps (romans), Demain, les étoiles
(recueil de nouvelles), Les Derniers Lecteurs, Les
Jardiniers du monde, Les Retrouvailles du sang
et Tirés d’une même chair (nouvelles)
Photo : Studio Jostens |
Finalistes :
Esther Rochon pour Sorbier (roman)
Patrick Senécal pour Aliss (roman) et Nuit
d’ancre (nouvelle)
Membres du jury :
Joël Champetier
Francine Laurendeau
Michel Bélair
Thibaud de La Marnierre
Christian Martin
Bourse : 2 500 $
Commanditaire : Fédération
des Caisses populaires Desjardins de Québec
Québec, 12 avril 2001. - L’abondante production de Jean-Louis
Trudel en 2000 a retenu l’attention du jury par sa diversité
et son accessibilité. Qu’il s’adresse aux jeunes
ou aux adultes, l’écrivain fait montre dans son oeuvre
d’une rigueur scientifique éprouvée et d’une
cohérence narrative qui dénotent son respect du lecteur.
En outre, le souci de vulgarisation qu’il manifeste dans ses
récits est de nature à éveiller la curiosité
scientifique chez les jeunes, a ajouté le jury.
Franco-ontarien d’origine mais Montréalais d’adoption,
Jean-Louis Trudel a publié sa première nouvelle de science-fiction
en 1984, à l’âge de 17 ans, si bien que sa production
est déjà l’une des plus abondantes de toute la
science-fiction québécoise. De plus, il a écrit
plusieurs nouvelles en anglais qui ont été publiées
au Canada et aux États-Unis. Il a aussi fait paraître
plusieurs nouvelles en France, dans des revues et des collectifs,
et il a été le premier écrivain francophone du
Canada (et le seul à ce jour) édité au Fleuve
Noir.
2002
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Lauréate :
Natasha Beaulieu
pour BM Zone et Klé (nouvelles) |
Finalistes :
Laurent McAllister pour Le Messager des orages (roman)
Danielle Simard pour Le Pouvoir d’Émeraude
(roman)
Membres du jury :
Laurent Laplante
Esther Rochon
Jean Dion Éric Bourguignon
Eddy Szczerbinski
Bourse : 2 500 $
Commanditaire : Fédération
des Caisses populaires Desjardins du Québec
Québec, 25 avril 2002. - Natasha Beaulieu, qui a publié
sa première nouvelle en 1991, s’est affirmée rapidement
comme nouvelliste. Les deux textes qui lui ont permis de remporter
le Grand Prix illustrent bien son talent. Natasha Beaulieu ne craint
pas de s’inspirer des diverses expressions de l’imaginaire
populaire (bande dessinée, manga, gothic), tout en se tenant
loin des clichés. Poétique sans artifices, passionnée
sans délire, elle pratique un fantastique noir qui côtoie
le néon plutôt que les torches. Son oeuvre scrute le
corps nocturne, la chair et le métal, la plume, le cuir et
les amours qui transcendent les différences. Symbolique sans
lourdeur, d’un romantisme vrai, elle ouvre l’esprit sur
une vision vaste.
2003
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Lauréat :
Éric Gauthier
pour Terre des pigeons
(recueil de contes), Feu sacré
et Un visage à la fenêtre (nouvelles) |
Finalistes :
Joël Champetier pour Les Sources de la magie
(roman)
Claude Bolduc pour Le Maître de tous les Maîtres
(roman), Livraison exceptionnelle, Nocturne, Œillades,
Ta gueule, Fritz ! et Toujours plus bas (nouvelles)
Membres du jury :
Christine Fortier
Serena Gentilhomme
René Beaulieu
Isabelle Bertin
Claude Lalumière
Bourse : 2 500 $
Commanditaire : Caisses Desjardins
de la région de Québec
Québec, 10 avril 2003. - Éric Gauthier est un conteur
naturel qui perpétue la tradition orale du conte en interprétant
ses textes en spectacle tout en leur donnant une forme plus littéraire
pour la publication. C’est ce que l’on constate en lisant
ses contes dans le recueil Terre des pigeons et en
écoutant le CD qui l’accompagne. Ses contes fantastiques
utilisent des procédés narratifs éprouvés,
ce qui ne les empêche pas de rompre avec les figures classiques
du fantastique traditionnel. De Rio de Janeiro à Padova en
Italie, des Indes à Ottawa, Éric Gauthier est à
l’écoute des légendes et des croyances des différentes
cultures qu’il recueille ou invente. Par analogie avec la musique,
on pourrait dire qu’il est un interprète de la «littérature
du monde».
Éric Gauthier, qui a publié ses deux premiers textes
en 1999, a remporté pour la deuxième fois le prix Solaris
l’an dernier grâce à sa nouvelle de science-fiction
Feu sacré. Même s’il s’aventure
ici dans un autre genre, on reconnaît son écriture simple
et efficace, son humour léger et, surtout, sa façon
inimitable de nous balancer, mine de rien, une petite morale qui témoigne
de sa lucidité tranquille.
Né à Rouyn en 1975, Éric Gauthier est le plus
jeune lauréat de l’histoire du Grand Prix de la science-fiction
et du fantastique québécois. En lui décernant
ce prix, le jury a voulu reconnaître le talent d’un écrivain
à la double pratique dont l’entrée en littérature
est porteuse de grandes promesses mais aussi un genre, le conte, qui
connaît une renaissance sur la scène québécoise.
2004
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Lauréat :
Alain Bergeron
pour Phaos (roman)
Photo : Photo Mag |
Finalistes :
Jacques Lazure pour Les Chasseurs d'éternité (roman)
Élisabeth Vonarburg pour La Course de Kathryn (nouvelle)
Membres du jury :
Patrick Senécal
Marie-Ginette Guay
Amy Ransom
Christian Sauvé
Vincent Saint-Aubin Émard
Bourse : 2 500 $
Commanditaire : Caisses Desjardins
Québec, 15 avril 2004. - Vingt-cinq ans après son premier roman de SF, Un été de Jessica, Alain Bergeron publie Phaos (éditions Alire), une oeuvre de maturité qui s'inscrit dans le courant cyberpunk. Ce roman, dont le titre signifie « lumière » en grec, explore un univers technologique que l'auteur avait esquissé dans L'Homme qui fouillait la lumière, nouvelle parue en 1994.
Tout en s'appuyant sur une solide formation scientifique pour expliquer les concepts qui sous-tendent son intrigue, Bergeron réussit à insuffler à son récit une dose de poésie rafraîchissante et à distiller des considérations philosophiques sur le devenir de la nature humaine. Sa capacité à créer des néologismes qui font image contribue aussi à la grande réussite de cette oeuvre à la fois complexe et accessible. L'auteur réussit en effet le tour de force de satisfaire les amateurs de hard SF et d'être compris par les lecteurs moins familiers avec ce genre.
Conseiller en politiques scientifiques au gouvernement du Québec, Alain Bergeron a publié neuf livres depuis 1978. Il a reçu le Grand Prix de la science-fiction et du fantastique québécois une première fois en 1998 pour son recueil de nouvelles de SF, Corps-machines et rêves d'anges .
2005
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Lauréate :
Sylvie Bérard
pour Terre des Autres (roman) |
Finalistes :
Francine Pelletier pour Les Jours de l'ombre (roman)
Yves Meynard pour L'Héritier de Lorann et L'Enfant de la Terre (romans), À Yerusalom et Comme un poisson dans le flot du temps (nouvelles)
Membres du jury :
Éric Gauthier
Marie-Josée L'Hérault
Benoit Simard
Daniel Jetté
Réjean Saint-Hilaire
Bourse : 2 500 $
Commanditaire : Salon international du livre de Québec
Québec, 15 mars 2005. - Le Grand Prix de la science-fiction et du fantastique québécois a été décerné aujourd'hui à Sylvie Bérard pour son roman de science-fiction, Terre des Autres, paru chez Alire. La lauréate a publié plusieurs nouvelles depuis ses débuts en 1993, de même que des articles sur la science-fiction et la littérature des femmes dans diverses revues universitaires. Membre du comité de rédaction d'XYZ, elle enseigne la littérature québécoise à l'Université Trent en Ontario.
Terre des Autres est la chronique du choc des cultures entre deux
civilisations fort différentes, celle des reptiliens et celle des humains.
L'esclavagisme et l'incompréhension mutuelle constituent les principaux
enjeux de cette oeuvre remarquable à plusieurs titres. Sylvie Bérard a
assemblé une mosaïque de récits qui propose une approche quasi ethnologique
du mode de vie de ces deux peuples. Cruauté, méfiance et incommunicabilité
alimentent leur difficile cohabitation.
Le jury a souligné la qualité de la langue et la maîtrise des codes
narratifs qui font de Terre des Autres une oeuvre achevée stylistiquement.
Il a aussi été séduit par la cohérence de la structure narrative et la
réalisme de l'écriture tout autant que par l'équilibre des points de vue
que l'auteure a su préserver. Plus de 80 auteurs figuraient sur la liste des
candidats remise au jury qui a noté que la production était
particulièrement relevée cette année.
2006
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Lauréate :
Élisabeth Vonarburg
pour La Maison d’oubli et Le Dragon de feu, tomes 1 et 2 de Reine de mémoire (romans)
(Photo : Nancy Vickers) |
Finalistes :
Véronique Drouin pour Aurélie et l’île de Zachary (roman)
Daniel Sernine pour Les Archipels du temps (roman) et Maure à Venise (recueil de nouvelles)
Membres du jury :
Pascale Raud, présidente
Jean-François Chassay
Claude D’Astous
Mathieu Fortin
René Bouchard
Bourse : 2 500 $
Commanditaire :
Montréal, 7 mai 2006.- Le Grand Prix de la science-fiction et du fantastique québécois a été décerné aujourd’hui à Élisabeth Vonarburg pour La Maison d’oubli et Le Dragon de feu, les deux premiers tomes de Reine de mémoire publiés chez Alire. La remise du prix a eu lieu au moment de la clôture du congrès Boréal qui a réuni pendant trois jours les amateurs de science-fiction, de fantastique et de fantasy. C’est la troisième fois qu’Élisabeth Vonarburg remporte ce prix qui souligne la qualité de l’ensemble de la production d’un auteur au cours de l’année précédente.
Le jury a été conquis par la fluidité et la maîtrise de l’écriture d’Élisabeth Vonarburg et par la force de l’imaginaire de ses personnages d’enfants qui sont au cœur du récit. Reine de mémoire est un roman qui s’inscrit dans un univers de fantasy dont l’auteur prend un malin plaisir à pervertir les codes trop souvent prévisibles, déjouant ainsi constamment les attentes du lecteur. Poussant encore plus loin le défi qu’elle s’est donné, Élisabeth Vonarburg a greffé à cet univers très riche une uchronie audacieuse qui prend sa source à l’époque de la Révolution française et qui interroge avec beaucoup d’à-propos et de sensibilité le rôle de la religion et de la femme dans la société.
Fort abondante, la production admissible au Grand Prix comptait cette année plus de soixante-dix romans, la majorité d’entre eux destinés aux jeunes, et autant de nouvelles. Au total, une centaine d’auteurs se trouvaient dans la course au départ.
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